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Review Interview avec John Hackett – décembre 2011

"Notre voyage en Alsace a été une influence majeure de l'album Moonspinner"

John Hackett, - petit rappel inutile, frère du légendaire guitariste de Genesis qui a contribué dans les albums de Steve Hackett, notamment Voyage of the Acolyte (1975), Please Don’t Touch (1978), Spectral Mornings (1979) ou encore Defector (1980) entre autres - vient de sortir Moonspinner, son 5ème album solo, et troisième d’une série consacré à la flûte traversière, l’instrument qu’il a choisi pour, dit-il, marquer la différence avec celui de son frère, la guitare.

Son nouvel album est écrit pour flûte et guitare, mais cette fois ci c’est John qui s’accompagne lui-même avec sa guitare nylon. Eh oui, John est un musicien complet, autant chanteur que flûtiste, guitariste classique, rock ou folk, maniant par ailleurs le pédalier Moog Taurus sur des morceaux comme Clocks, il se sert encore du piano lors de l’écriture de ses morceaux.

Présent trois fois lors du Steve Hackett Event à Werentzhouse en mai 2010, surtout pour sa propre performance en duo avec Nick Magnus (compositeur, producteur et ex-clavier de Steve), il y jouera encore avec le Steve Hackett Trio, en compagnie de son frère et de Roger King; puis offre sa participation le même soir au set du Blue Show de The Watch avec qui il a travaillé à plusieurs reprises. Enfin on le retrouvera l’année suivant l’Event sur Oddity, premier album solo de Franck Carducci, un autre artiste du même Event.

Son séjour en Alsace m’écrit –il, a également été source d’inspiration de Moonspinner pour lequel il consacre le titre The Prince Of Morimont. L’album va ravir les amateurs de prog qui ont aimé les premiers albums de Steve, surtout à cause de l’écriture, l’interprétation et tout l’esprit de Moonspinner, riche en ambiances et très inspiré.

Dans cette « review interview » je commente chaque titre de l’album et pose une ou plusieurs questions à John, l’invitant à nous raconter son histoire, la manière dont il y a travaillé.

Par ailleurs, John nous livre quelques révélations intéressantes à propos de ses contributions artistiques avec son frère, et avec…Genesis !!!!

Son nouvel opus est sorti l’automne dernier sur son label Hacktrax Records.

http://www.hacktrax.co.uk/


Je viens de réécouter ton dernier album Moonspinner, que j'aurais tendance à appeler « Moonspinner Suite »…tant le tout apparaît comme taillé dans le même bois, je me trompe peut-être ?

Je demande cela parce que la succession des plages y fait penser; je suppose que ce n'est pas un concept album ?

- Tu as raison, ce n'est pas un concept album en soi, mais il bénéficie d'être écrit en majorité pendant une période d'accumulations créative de 3 semaines. Certainement mes goûts musicaux sont très éclectiques, ça se reflète dans la manière dont j'écris, mes influences majeures étant évidemment la musique progressive et classique.

Toutefois, dans l'ensemble, l'album sonne comme si tu voulais tout de même nous raconter une histoire.

- En écrivant, j'aime avoir une sorte d'image à l'esprit, que ce soit un endroit, une personne, ou simplement une humeur particulière.

Quand et où as-tu composé et enregistré l'album ?

- Je l'ai écrit en mai 2010, dont une partie lors de l'Event Steve Hackett en Alsace. C'était un moment très favorable, j'ai été démangé par cette belle occasion d'écrire de la musique. Nous avons passé des moments très heureux en Alsace, j'en suis revenu inspiré et je me sentais très en forme, donc merci à Genesis France!

J'ai enregistré l'album dans mon home studio. Comme je l'ai déjà fait pour Prelude to Summer, c'était beaucoup plus facile puisque je savais maintenant où placer le micro pour obtenir le son que je veux.

Les touches finales et le mixage ont été faits au studio de Nick Magnus.

Penseras tu jouer certaines des chansons de Moonspinner pour tes prochains concerts ? (NdT: pour nous, ce sera à Mons le 10 mars 2012)

- Certainement, mais pour l'instant je me concentre sur l'enregistrement de mon deuxième album rock, celui qui succède à Checking Out of London.

Voyons à présent l'album plus en détail :

Commençons par les deux interprétations proposées en bonus, de deux différents auteurs, JS Bach et Debussy.

Dans Andante - JS Bach (BWV 1034) tu es accompagné d'un autre guitariste, Andy Gray, c'est d'ailleurs la seule chanson de l'album avec une autre musicien que toi.

Comment s'est fait la rencontre ?

-Je connais Andy depuis son premier concert avec ReGenesis ici à Sheffield. C'était un vrai plaisir de travailler avec lui pendant la tournée de promo de Checking Out Of London avec mon John Hackett Band. (en 2005 ndt)

Et comme je voulais terminer l'album rapidement, je lui ai demandé s'il pouvait m'écrire un arrangement pour ce morceau de Bach et j'étais ravi du résultat.

Syrinx est une des pièces musicales réputées de Debussy, joué uniquement à la flûte, elle commence un peu comme The Steppes (morceau souvent joué live lors des dernières tournés, il ouvre l'album Defector de Steve Hackett) avec cette tonalité empreinte à Debussy, celle qui donne ce climat mystérieux et lointain au son de la flûte. Lequel de vous deux, Steve ou toi est le plus inspiré par ces compositeurs, comme encore Eric Satie ou les compositeurs russes?

- Je joue Syrinx pour flûte solo depuis que j'ai 17 ans, et depuis tout ce temps j'arrive à le faire sonner comme je veux. Cette pièce a été écrite à l'origine pour de la musique de scène (genre musical réputé) destiné à une pièce de théâtre, et interprété hors scène pour produire un effet très fantomatique, je l'ai joué quelques fois de cette manière sur scène et le morceau produit un effet très dramatique.

Je ne peux pas dire qui de Steve ou de moi est le plus inspiré par Debussy et Satie, mais certainement Debussy a parfaitement compris les capacités de la flûte traversière et n'avait pas peur d'écrire pour la tessiture plus basse donnant à l'instrument un timbre velouté, comme un hautbois.

L'autre pièce de musique de Debussy qui est composé d'une écriture similaire est son chef d'œuvre L'après-midi d'un faune.

Quant à The Steppes sur l'album "Defector" de Steve, ça pourrait être une influence également, bien que je n'y avais pas pensé avant.

Passons à présent à tes propres compositions sur ton album.

Witchfinder qui ouvre l'album rappelle un peu Jazz in a Summer's Night que tu as récemment joué sur les tournées acoustiques de Steve, il y a plus de changements de temps, on y retrouve même des accents à la Ian Anderson de Jethro Tull, c'était un clin d'œil?

- Oui, il y a un renvoi à Ian Anderson, ou tout au moins une référence au style d'interprétation de Roland Kirk. Je voulais un coup d'envoi avec quelque chose de plus nerveux qu'une gentille sérénade flûte/guitare. J'étais étonné qu'un de mes amis qui l'a entendu pour la première fois ait cru qu'il s'agissait d'un groupe, alors qu'en fait c'était juste 2 flûtes et 2 guitares - il y a beaucoup de passages en 5/8.

Similaire à Jacuzzi de Steve, on emploi des mesures composées, c'est un style dans lequel je me sens très à l'aise.

Appassionata :

Tiens, elle contient ce que beaucoup de compositeurs de prog aiment faire: des longs motifs, répétitifs, en tiroir, ou joués synchronisé. Je ne sais pas si cela se retrouve fréquemment en musique classique, mais ça ajoute toujours une dimension inattendue de ce qu'on pourrait imaginer d'un duo flûte-guitare.

- Le morceau commence avec la même forme d'accords en suspension que j'ai expérimenté quand j'ai enregistré Ace Of Wands de Voyage of the Acolyte (1er album solo de Steve Hackett avec Phil Collins et Mike Rutherford, ndb) il y a 36 ans. C'est accompagné par du fulgurant "double tonguing" (technique de jeu de flûte qui consiste à produire des notes doubles par l'articulation de la langue), comme dans Jacuzzi, avant d'éclater dans le thème principal qui évoque un amour sans récompense, tantôt chaud et solaire!

La deuxième partie a une touche plus syncopée, et il est vrai, au départ n'avait rien à faire avec la première partie du morceau. Je ne pouvais pas le croire, en joignant les deux parties l'ensemble sonnait très cohérent. J'ai décidé d'écrire des variations infernales sur le second thème en employant des triolets qui, comme cela arrive, se retrouvent fréquemment dans le prog.

Ma femme Katrin a trouvé le titre Appassionata, et j'ai pensé que c'était suffisant pour Beethoven....

En même temps, j'ai remarqué des progressions d'accords très réjouissantes, est-ce la mélodie qui t'aide à trouver les accords, ou à l'inverse sont-ce les accords qui t'aident à dégager une mélodie ?

- Vraiment, c'est un peu des deux. Bien sûr, en temps qu'instrumentiste tu connais la tonalité, de ce fait peu importe ce que j'écris - un instrumental ou une chanson - la mélodie est considérablement importante. Cependant en écrivant je n'utilise pas souvent la flûte. Je souhaiterai être aussi talentueux pour composer entièrement de tête, mais en général je me sers de la guitare et du piano. Quand je suis à court d'idée sur un instrument, je passe à l'autre tout en chantant des mélodies que je transpose ensuite sur papier dès qu'elles sont formées entièrement.

                                           

Red Hair:

Un air naviguant entre du classiques et des pulsations latines, est-ce une combinaison entre l'aspect lyrique et l'aspect sensuel dans la musique?

- Le titre même est d'ailleurs une allusion à Vivaldi, qu'on appelait Prêtre Rouge parce qu'il était roux. J'avais ce thème dansant en ouverture du morceau, avec ces guitares frappantes, et je voulais développer le tout d'une manière différente. Ainsi j'ai eu l'idée d'écrire quelque chose qu'on retrouve dans les brillants concertos de flûte de Vivaldi. Il y a ce truc typique emprunté au baroque qui module dans la tonalité de dominante et vice versa.

Overnight Snow:

Voilà les premières réminiscences des bons vieux albums de Steve Hackett, en particulier Kim, ou c'est la signature 3/4 qui le rappelle ces évocations rêveuses, quels sont pour toi les meilleurs souvenirs de cette période ?

- Oui, absolument, c'est très dans le style de Kim et des Trois Gymnopédies d' Eric Satie. Le titre était suggéré par Max qui a été l'ingénieur du son de la plupart de l'album, il a réussi à capturer la réminiscence nostalgique qu'évoque ce morceau. Et en ce qui concerne les "bons vieux albums de Steve", j'étais assurément plus engagé dans ces deux premier albums, Voyage of the Acolyte et Please Don't Touch que les albums qui ont suivi. Pour Voyage, j'ai acheté un magnétophone Tandberg avec la possibilité de réenregistrer par-dessus, ainsi nous avons pu expérimenter avec des harmonies et lire les bandes à l'envers.

C'était fantastique de me retrouver moi-même dans le studio d'enregistrement, et observer comment l'album prend forme, avec toutes les idées que Steve et moi avions rassemblés à la maison. Si je me souviens bien, le premier morceau qu'on a enregistré était Hands of the Priestess, et je ne pouvais croire comme cette première session s'est bien passée.

Moonspinner:

Le morceau titre de l'album, des mélodies simples et captivantes composent la majeure partie de cette pièce, qui se développent vers une partie centrale qui fait penser un peu à du Camel, encore un de ces groupe prog britannique des 70' qui avaient plus une réputation confidentielle que vraiment établie.

Andy Latimer a également contribué à l'importance de la flûte dans le prog, as-tu entendu du Camel à cette époque ?

- Je ne saurais dire si je n’ai jamais été influencé par Camel, mais comme beaucoup à cette époque, j'avais l'album The Snow Goose que j'aimais beaucoup.

Bien sûr, c'est un de ces morceau dans lequel j'emploi à nouveau les signatures 4/4, 7/8 et 6/8 pour maintenir l'énergie.

Moonspinner, qu'est-ce que c'est ? (en français on pourrait tenter "une toupie lunaire")

- Le titre de l'album fût à nouveau suggéré par Max. J'ai toujours aimé l'idée de la flûte reliée à la lune. Argentée, parfois distante et mystérieuse, peut-être?

Je crois qu'il y avait un film qui qui s'appelait The Moonspinners il y a fort longtemps, avec Hayley Mills, je ne l'ai jamais vu.

La pochette de l'album est d'un autre ami, Peter Rudden. J'ai vu le tableau couvrir le mur de sa maison proche de New Forest et j'étais ravi qu'il m’ait donné la permission de l'utiliser.

Windhover:

C'est une de mes pièces préférés cet album, et tout comme le morceau précédent, on retrouve une romantique à la Camel et Steve Hackett, parfait pour relaxer, une pièce courte, comme pour la plupart de l'album d'ailleurs.

D'où t'es venue cette inspiration?

- A oui, c'est un de mes titres préféré de l'album aussi! Windhover, c'est un faucon crécerelle, et j'avais toujours cette image d'un oiseau planant dans les airs quand j'ai écrit cette chanson. J'ai essayé de combiner la nature rêveuse d'un peu de Debussy avec cette atmosphère relaxante qu'on retrouve dans le titre Hejira de Joni Mitchell.

Green Shoes:

Un morceau qui fait voyager dans l'histoire, il a deux mouvements, un thème médiéval, l'autre plus calme, pourquoi Green Shoes?

- C'était vraiment une pièce miniature de mon père, Peter. Il s'agit de cette guitare énorme que mon père a ramené de Canada dans les années 50, départ de nos voyages musicaux à Steve et moi-même. Il a toujours été ce gentleman, dans tous les sens du terme, et garde toujours quelque chose de son esprit (il faisait des imitations fantastiques de Ronald Reagan) Sa santé ne va pas très fort en ce moment. Nous l'avons emmené à Bakewell (un vieux marché dans le Peak District à côté de chez nous) où il voulait acheter des chaussures. Quelle sorte je lui demandais ? Il répondait : "Des chaussures vertes"

The Shepherd Wheel:

Wow! Je ne t'ai jamais entendu faire autant d'arpèges dans une pièce, c'est ça que tu aimes dans la musique baroque?

- C'est le mouvement perpétuel qu'on retrouve dans beaucoup de pièces baroques, comme des certains passages de Bach où tu n'as plus le temps de retrouver ton souffle! The Shepherd Wheel est un moulin qui est en restauration pas loin de chez nous à Sheffield. (http://www.simt.co.uk/news/categories/shepherd-wheel-workshop).


No Going Back

Une pièce magique! Et une manière fabuleuse de faire sonner la flûte dans la tessiture basse d'une manière romantique, comme si elle se complaignait. Qu'est-ce que c'est relaxant ces notes basses de flûte traversière, avec un ajout d'effets bien dosé, le genre de pièce qui pourrait durer des heures! Est-ce que c'est aussi relaxant pour l'interprète que pour l'auditeur de faire sonner la flûte aussi bas?

- La complainte d'une flûte - maintenant je tiens un titre d'album! (!!!, ndt) En fait, ma femme me dit que je me plains beaucoup. Peut-être ça s'exprime dans la musique, je l'ai joué sur la flûte alto, une de mes flûtes préférées. Steve dit qu'elle a "une voix de Stentor" - Je ne sais pas exactement ce que cela veut bien dire, mais elle sonne très dignifiée. Bien sûr, j'adore ces notes graves, pour leur qualité sonore très riche et après avoir utilisé ma très chère Roland Space Echo pendant des années, je ne me gêne pas de trouver des tas d'effets similaires à ma guise.

The Great Including

C'est très riche et inspiré de folk songs, avec beaucoup de mélodies entrainantes, le genre ou on aurait envie de chanter par-dessus, est-ce que tu chantes pour trouver de telles mélodies où elles t'apparaissent en jouant?

- Oui, j'écris toujours en chantant fort pendant que je joue de la guitare ou en pianotant. Et quand je suis à court d'idée pour les deux, je me fais une tasse de thé, et ce faisant, je me retrouve en train de susurrer la mélodie que je cherchais depuis la demi-heure passée.

Tout en écoutant le morceau, ça me faisait penser à une chanson de The Lamb Lies Down appelé Cuckoo Cocoon, je me souviens que tu m'as parlé à l'hôtel Morimont de cette intro de guitare, tu disais qu'elle était de toi! Y avait-il d'autres contributions comme ça dans Genesis ou dans les albums de Steve?

- J'ai écrit cette courte introduction sur Cockoo Cocoon et une petite partie de guitare sur Get'em Out by Friday: celle qui commence par "After All This Time…".

Mais mes droits d'auteur principaux vont à Tower Struck Down et Jazz on a Summer's Night. L'accord suspendu juste avant le milieu de la chanson Ace of Wands était un des éléments que j'ai contribué également, mais à l'époque j'étais incapable de développer ce qui n'était que des fragments. Récemment, j'étais honoré quand Steve a enregistré sa propre version d'une de mes chanson Ego & Id de mon premier album rock Checking out of London.

Aftermath

On retrouve ici cette grandeur des notes graves de flûte traversière; dans une ambiance rêveuse, détendue évoquant des musique de films, ça fait penser un peu à du Anthony Phillips. J'ai également remarqué que certains morceaux avaient plusieurs pistes de guitare, ce qui te permet d'enrichir les progressions harmoniques et créer des voicings qui sont proches que celles que Steve utilise.

- Dans ce titre j'utilise à nouveau la flûte alto qui sonne plus dans les graves, c'est certainement un morceau songeur. Je l'ai écrit un matin après ce massacre de masse à Cumbria (le 2 juin 2010 en Angleterre ndt) Le titre de travail était d'ailleurs Cumbria, mais je l'ai changé en Aftermath ("retombées" ndt) pour que ça reflète d'une manière plus générale comment nous essayons d'en finir avec les faits terrifiants qui arrivent en ce moment dans ce monde.

Certaines chansons comme Appassionata ou Aftermath utilisent juste une guitare mais la plupart sont enregistrés avec 2, voire 3 guitares, qui enrichissent la texture. Sur Prelude to Summer (album de John sorti en 2008, ndt) il y a une pièce appeléeTomorrow dans laquelle j'ai joué deux guitares - mais je n'étais jamais satisfait des premières démos de ce titre. Puis Steve arriva et ajouta quelques grandes fioritures et le titre a pris vie soudainement.


Two Daughters

Cette fois ci c'est la guitare de concert que tu sors pour ce titre, utilisant le phrasé que Steve semble utiliser également. En plus d'une mélodie à deux voix à la flûte accompagnée cette fois-ci par une seule guitare, en opposition à celles à deux guitares et une flûte. Ce qui peut surprendre c'est que tu joues la guitare nylon avec la même aisance que ton frère. Je me rappelle lorsque tu accompagnais Steve fin des 70's à la guitare rythmique, et les parties que tu joues sur ton album rock Checking Out Of London, tu en jouais sur la tournée acoustique où tu chantes également. Pourquoi n'as-tu davantage fais plus de chansons à la guitare avant Moonspinner ?

- J'ai eu du mal avec l'accompagnement sur Two Daughters, jusqu'au moment où j'ai essayé des rythmes plus syncopées. L'influence est La Chanson du Matin d'Elgar bien que j'espère que la mélodie est bien la mienne. Il s'agit encore de l'évocation d'un portrait familial: je suis la guitare, et les deux flûtes représentent nos deux adorables filles. J’ai souvent dit que le choix de la flûte était pour ma part pour ne pas être comparé éternellement à mon frère. Je pense qu'aujourd'hui je me suis fait à l'idée et je vais davantage développer mon jeu de guitare dans l'avenir. Au fond ce qui m'excite le plus ces jours c'est l'écriture et ce qui me pousse à jouer. Savoir jouer d'un instrument à la perfection ne m'intéresse plus en tant que tel.

The Prince of Morimont

Voilà une belle ballade acoustique de prog qui guide l'auditeur dans différents paysages, quelle est l'histoire de ce prince ?

Y a-t’ il une coïncidence avec l'endroit où tu as logé pendant le Steve Hackett Event en Alsace, l'hôtel s'appelait Le Morimont ?

- Non ce n'est absolument pas une coïncidence avec le fait que nous étions dans cet adorable hôtel Le Morimont. J'ai écrit ce titre quand nous retournions d'Alsace et je me sentais très bien à ce moment-là.

Ebahi par la gentillesse de tout le monde de Genesis France à cet Event, et enthousiasmé par la réponse du public au répertoire que Nick Magnus et moi-même avons présenté.

Je me rappelle du petit chien, Bebop présent à cet hôtel, qui nous a tous émerveillé. Je ne sais pas s’il y a un prince à Morimont, mais dans mon esprit, le prince c'était Bebop.

    

Thoughts Turn Homeward

Il s’agit d’un titre qui figure à l'origine sur Marco lo Muscio's Book of Bilbo and Gandalf. Nouvel arrangement pour flûte et guitare.

Quand j'écoute tous ces motifs et mouvements, il y a comme des mélodies nouvellement dénichées, ce que semblent chercher bon nombre de groupes prog; mais les tiennes ont l'audace d'exister très bien telles quelles, comme tu les joues! Pourrais-tu imaginer que ces thèmes soient travaillés en groupe ou un orchestre, ou même chantés ?

- C'était un énorme plaisir de jouer plusieurs concerts récemment, en Italie et au Royaume Uni, avec Marco Lo Muscio. Dans un certain sens, nous sommes des esprits voisins, tous les deux on partage cet amour pour la musique progressive et la musique classique. J'étais ravi de pouvoir écrire Thoughts Turn Homeward pour l'excellent album de Marco Book of Bilbo & Gandalf. Lors de l'écriture de Moonspinner après 3 semaines, l'inspiration commençait à sécher un peu, j'ai cherché un morceau pour terminer l'album, et celui-ci s'accordait parfaitement avec l'esprit général de son contenu. La version originale était pour flûte et piano, donc ce n'était pas trop difficile d'en faire un nouvel arrangement.

Tous ces thèmes, ces airs, qui donnent ces instrumentaux toutefois sonnent très inspirés, comme si ils étaient composés avec cette vigueur des 70', tu y a travaillé beaucoup plus qu'à l'accoutumé, ou alors une puissante muse en toi t'as inspiré de cette manière ?

- Merci de dire cela, parce que comme je l'ai mentionné plus tôt, je dois d'abord être convaincu qu'une mélodie est suffisamment forte avant d'être poussé à écrire un instrumental. Je ne pourrais cependant pas imaginer d'en faire une chanson. Ce qui est marrant, c'est qu'il y a effectivement un instrumental de Velvet Afternoon appelé Next Time Around sur lequel Nick Clabburn a écrit des textes. J'étais étonné quand Nick m'en a parlé, mais je pense que celle-ci rendra bien chantée, et peut trouver sa place sur mon prochain album, le successeur de Checking Out Of London prévu pour 2012.

Je crois qu'avec tout mon passé, c'est évident qu'il y a une forte influence des années 70' - et j'espère davantage que ce ne soit pas de 1770!

Merci pour ton temps, John!

- Merci.



Review Interview réalisée par mail et traduit en décembre 2011 par Paul Herlitschka pour Genesis France.


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